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mardi 26 janvier 2021

 

Pour un islam en phase avec l'européanité

La création d’un Institut européen pour la formation des imams, Charles Michel s’y est dit favorable. en novembre 2020 La démarche du président du Conseil européen intervient après les attentats de Vienne et déjà des réactions négatives et « pudibondes » affluent contre une telle initiative. On crie au scandale d'une telle démarche européenne qui outrepasserait ses prérogatives fondatrices. L’Union européenne est, en effet, perçue comme une institution qui doit maintenir une neutralité là où de nombreux Etats membres sont engagés sur la question de l’islam et sur les modalités de pratiques des communautés musulmanes qui vivent en leur sein.

Il est devenu urgent, primordial et nécessaire que l'Europe, et d'une seule voix (a fortiori en ce qui concerne les grands défis contemporains), assume et défende cette initiative éminemment cruciale pour les nouvelles générations de musulmans européens. Même s’ils ne représentent qu'une minorité, les citoyens musulmans européens ne disparaitront pas comme par enchantement en fermant les yeux et en l’espérant très fort. Les pratiques religieuses ne cesseront pas parce que les débats deviennent virulents sur les réseaux sociaux (puisque nous sommes privés de bistrots) et dans les hémicycles démocratiques.

Etre en adéquation avec les valeurs européennes

Une fois cette évidence intégrée, mesurons, nous Européens démocrates et fiers de notre héritage des Lumières, l’opportunité de la création d'un institut formant des imans au sein même de l'Union européenne. De quoi s'agit-il ?

Le rapport de la Commission parlementaire belge sur les attentats du 22 mars 2016 ainsi que le rapport de la commission spéciale sur le terrorisme (TERR) du Parlement européen ont souligné l’impact de la diffusion, sur le long terme, de discours polarisant portés par des imams et des prédicateurs formés dans des pays tels que l’Arabie Saoudite, la Turquie, l’Iran, l’Egypte ou le Maroc. L’islam, tel qu’il est enseigné et pratiqué dans ces pays, n’est pas en adéquation avec les valeurs de l’UE sur un certain nombre de points, tels que l’égalité femmes/hommes, l’égalité des individus quelles que soient leurs croyances, l’égale dignité de tous les êtres humains quelles que soient leurs convictions philosophiques ou leur absence de conviction, le droit à l’apostasie, le droit au blasphème, etc.

Il faut pouvoir offrir à nos jeunes, hommes et femmes, qui sont tentés par une carrière dans l’imamat des formations de qualité, de type universitaire, dispensées en Europe, par des professeurs musulmans et musulmanes en particulier, mais pas uniquement. Cela les dispenserait de s’exiler pendant plusieurs années dans les pays cités ci-dessus ou d’autres encore pour suivre des formations inadéquates.

Une reconnaissance positive que les musulmans font désormais partie du « paysage spirituel » de l’UE

Charles Michel a affirmé sur son compte Twitter : « Pour lutter contre l'idéologie de la haine, nous devons créer le plus tôt possible un institut européen pour former les imams. » Je regrette, mais l’initiative d’une telle institution ne devra pas être portée par la volonté de lutter contre une idéologie quelconque, fût-elle celle de la haine, mais pour qu’un signal fort soit lancé pour la reconnaissance positive que les musulmans font désormais partie du « paysage spirituel » de l’Union européenne et que cela implique d’y assigner des moyens pour développer et bénéficier enfin d’un enseignement de qualité sur l’islam, tant pour les musulmans que les non-musulmans.

Si les politiques agissent ou s’expriment lorsque l’opinion publique vit un traumatisme émotionnel comme celui d’une tuerie ou d’un attentat, il est utile de reconnaitre qu’une initiative comme la création d’un institut d’une telle importance doit se faire à tête reposée et avec la plus grande sérénité utile à son succès.

L’Europe est constituée d’une diversité incroyable de communautés de citoyens musulmanes. Elle est aussi le reflet de la diversité interne aux musulmans de par le monde. Du fait des réalités diasporiques, aucun pays européen ne couvre le spectre de ces diversités, au contraire de l’Union européenne, qui peut en outre mettre en place des programmes de mobilité pour les professeurs et les étudiants, dont les futurs imams.

Arrêtons donc les crispations, les discours à l’emporte-pièce, les « je suis contre » pour être contre alors que nous nous plaignions depuis des décennies d’avoir dans nos mosquées européennes des imams dont le prisme sociétal se construit dans le désert saoudien plutôt que dans nos villes où la mixité de genre, la presse et ses libertés, les notions de laïcité, neutralité et droits constitutionnels ne sont pas des mots dénués de sens légitimes et profond. Changer les mentalités et les perceptions pour les superposer au modèle qui est le nôtre ne se fait (malheureusement) ni dans la précipitation, ni sans une réflexion émanant d’un concert de pensées garantissant le succès dont cet institut pourrait un jour se targuer.

Malika MADI

mardi 8 octobre 2013

lundi 3 juin 2013

Il est encore possible d'y participer !

Pour tous ceux sensibles aux vivre ensemble aujourd'hui .

Il est encore possible d'y participer !

Horaire de la journée d’étude « Dialogue avec la pensée raciste »
Organisé par le Service Entraide Migrants
6 juin, Centre Culturel de Gembloux

9h00  9h35 : accueil participants (café, dossiers) et animations par les acteurs

9h35  9h40 : Mot d’ouverture de la journée (Eveline)


9h40  9h55 : présentation du SEM (Urinda)

9h55  10h00 : saynète 1 (Philippe)

10h00 10h45 : J-P Leyens (25/30’)
(introduit par animateur 5’) puis questions du public (10/15’)

10h45 : Mot avant pause (Eveline)

10h45 11h15 : pause *****************************************

11h15  11h20 : saynète 2 (Philippe)

11h20  12h05 : Nicolas Bossut (25/30’)
(introduit par animateur 5’) puis questions du public (10/15’)

12h05  12h20 : explication sur les animations par les acteurs

12h20  12h40 : témoignage (Aras)

12h40  12h45 : mot avant repas (Eveline)

12h45  13h45 : pause ****************************************

13h45 14h00 : Benoîte Dessicy (introduite par animateur)

14h00  15h15 : Malika Madi (35/40’)
(introduite par animateur 5’) puis questions du public (25/30’)

15h15  15h20 : saynète 3 (Philippe)

15h20  16h05 : E. Delruelle (25/30’)
(introduit par animateur 5’) puis questions du public (10/15’)

16h05  16h10 : saynète 4 (Philippe)

16h10  16h20 : mot de clôture (Eveline)

Chers partenaires,
Comment comprendre l’émergence du racisme ?
Quelle position adopter face au discours raciste ?
Suis-je raciste ?
Comment expliquer mon choix et mon engagement par rapport au public migrant ?
Quelle est ma propre vision de l’étranger ?
... autant de questions qui peuvent vous interpeller, vous les professionnels qui rencontrez la population migrante dans le cadre de votre travail.
une journée de formation le jeudi 6 juin
pour réfléchir à ces questions, en présence des orateurs suivants :
Jacques Philippe Leyens
à Professeur émérite de l'UCL, psychologie sociale,
à Auteur de l’essai « Sommes-nous tous racistes ? »

Nicolas Bossut
à Secrétaire général de Pax Christi Wallonie-Bruxelles

Malika Madi
à Romancière belge d’origine berbère
à Auteur de l’essai « Je ne suis pas raciste, mais… »

Edouard Delruelle
à Directeur adjoint du Centre pour l’Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme

De plus, nous aborderons la question sous un point de vue différent et décalé grâce
· - aux interventions de Philippe Vauchel, artiste comédien engagé,
· - à des animations déambulatoires, des témoignages...
Merci de diffuser cette information à votre réseau et pourquoi pas en parler lors de votre prochaine réunion d’équipe !
Au plaisir de vous rencontrer à cet événement !
L’Equipe du SEM
Service Entraide Migrants
Rue Chapelle Marion 13
5030 Gembloux

lundi 29 avril 2013

Chers partenaires,
Comment comprendre l’émergence du racisme ?
Quelle position adopter face au discours raciste ?
Suis-je raciste ?
Comment expliquer mon choix et mon engagement par rapport au public migrant ?
Quelle est ma propre vision de l’étranger ?
... autant de questions qui peuvent vous interpeller, vous les professionnels qui rencontrez la population migrante dans le cadre de votre travail.
une journée de formation le jeudi 6 juin
pour réfléchir à ces questions, en présence des orateurs suivants :
Jacques Philippe Leyens
à Professeur émérite de l'UCL, psychologie sociale,
à Auteur de l’essai « Sommes-nous tous racistes ? »

Nicolas Bossut
à Secrétaire général de Pax Christi Wallonie-Bruxelles

Malika Madi
à Romancière belge d’origine berbère
à Auteur de l’essai « Je ne suis pas raciste, mais… »

Edouard Delruelle
à Directeur adjoint du Centre pour l’Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme

De plus, nous aborderons la question sous un point de vue différent et décalé grâce
· - aux interventions de Philippe Vauchel, artiste comédien engagé,
· - à des animations déambulatoires, des témoignages...
Merci de diffuser cette information à votre réseau et pourquoi pas en parler lors de votre prochaine réunion d’équipe !
Au plaisir de vous rencontrer à cet événement !
L’Equipe du SEM
Service Entraide Migrants
Rue Chapelle Marion 13
5030 Gembloux

vendredi 23 novembre 2012

L'étincelle qui embrasa le monde


Rêves d'hiver au petit matin
 
Les printemps arabes vus par 50 écrivains et dessinateurs
Textes inédits et dessins receuillis par Bernard Magnier
 
Editions Elyzad 2012
 
Tunis, Tunisie
 
 
L’étincelle qui embrasa le monde

Malika Madi

« Ce jour-là, les agents municipaux lui avaient confisqué son outil de travail et l'un d'eux l'avait giflé. Il s'est alors rendu à la municipalité, puis au gouvernorat pour se plaindre, mais ici, à Sidi Bouzid, il n'y a personne pour nous écouter… »1

Mon frère était un homme simple, un homme de la terre que la terre a avalé l’année de ses vingt-six ans. Besbouss, c’est ma mère qui lui a offert ce surnom, s’était levé le matin, avait passé un peu d’eau fraiche sur son visage puis s’était longuement regardé dans le miroir. Une journée comme les autres, une journée de galère où gagner de quoi survivre est une gageure. Son rêve ? S'offrir une camionnette pour ne plus avoir à pousser cette charrette qu’il tentait d’achalander de fruits et de légumes frais pour ensuite aller les vendre sur les trottoirs de Sidi Bouzid. Mohamed, sa charrette et sa balance étaient nos seuls biens.

La mort de notre père, survenue lorsque nous n’étions encore que des enfants de la maternelle, nous révéla trop vite la brutalité du destin ingrat que la vie réserve aux indigents. Pendant sept ans, les sbires du pouvoir se serviront dans sa caisse, lui appliqueront des amendes ou lui confisqueront sa marchandise. Il faut connaître les bonnes personnes pour éviter les pots de vin ou les arrestations arbitraires. La pauvreté, à travers le monde, est une ignominie, quel qualificatif lui attribuer lorsqu’elle est subie dans un pays où la corruption est élevée au rang d’institution ?

Le 17 décembre 2010, nous nous étions levés à l’aube, comme tous

les matins. Mohamed avait passé un peu d’eau fraiche sur son

visage avant d’avaler, à la hâte, le café au lait bien sucré que je lui

 avais préparé. Il avait plongé son regard dans le mien. Je ne peux

pas expliquer pourquoi ce matin-là nous nous étions regardés aussi

longuement alors que jamais nous ne l’avions fait par le passé. Il a

 posé son bol dans l’évier. Par pudeur, je n’ai pas levé les yeux sur

son visage, mais juste aperçu sa main droite et l’index qui effleurait
 
le reste de la mousse de lait sur le bord extérieur de la tasse. J’ai

entendu la porte se refermer derrière lui puis le mouvement des

 roues de sa vieille charrette déchirer la quiétude d’un matin de

 décembre dans le nombril de la Tunisie. Lorsqu’il s’est éloigné,

 j’ai fermé les yeux et j’ai prié. Bien après sa mort, un grand
 
écrivain rédigea ces mots : « un homme simple, comme il y en a

 des millions, qui, à force d'être écrasé, humilié, nié dans sa vie, a

 fini par devenir l'étincelle qui embrase le monde ». 

1 Leïla Bouazizi, sœur de Tarek dit Mohammed.

2 Par le Feu, Tahar Ben Jelloun, éditions Gallimard

dimanche 11 novembre 2012

Espace Magh le samedi 15 décembre à 15 h : Malika Madi Festival Femmes et Migrations



Agenda

LITTERATURE
Samedi 15 décembre 2012

Rencontre avec Malika Madi Festival Femmes et Migrations

15 h 
Entrée libre
Malika Madi représente un fabuleux mélange entre deux cultures : belge et berbère. Son premier roman Nuit d’encre pour Farah a fait sensation. Il lui a valu le Prix de la Première OEuvre décerné par la Communauté française de Belgique et a été nominé pour le Prix des Lycéens en 2003. Auteure de quatre romans et d’un essai, elle se lance aujourd’hui dans l’écriture théâtrale et adapte pour le cinéma son roman Les silences de Médéa. Dans les écoles, Malika Madi anime régulièrement des ateliers d’écriture.

DATES

LU10décembre201218.30

réservez
ESPACE MAGH - Rue du Poinçon 17 - 1000 Bruxelles - Tel. +32 (0)2 274 05 10 - Fax +32 (0)2 274 05 20 - info@espacemagh.be


 




mercredi 13 juin 2012

Lecture publique à Dar El Amal


Le samedi 23 juin prochain à 14 h


À Dar El Amal Rue de Ribaucourt, 51 1080 Molenbeek


Aura lieu la lecture publique d'une création collective qui verra le jour fin 2012.


Ben Hamidou, comédien, directeur de Smoners Asbl, Gennaro Pitisci, metteur en scène, directeur du théâtre Brocoli et moi-même serons heureux de vous présenter le travail de nos huit comédiennes amatrices, mais à l'implication toute professionnelle.


L' histoire :

Quatre générations de femmes originaires du Rif marocain avec les succès complicités, l'amour, les conflits, les heurts et les malheurs de personnalités aussi diverses que passionnantes.


Tout se vit sereinement dans cette famille jusqu'au jour où se posent les questions : "Que va-t-on faire de l'arrière-grand-mère ? Qui va la garder ? À quel rythme la partager ? " L'une d'elles dira alors : " Parait qui a un home pour musulmans qui va ouvrir à Molenbeek ! " La bombe est lâchée ! Deux clans se forment ; celui pour le placement de la matriarche, évoquant les temps qui changent et la vie active qui les happe et celui contre, revendiquant les us, les traditions, le devoir envers les anciens.


Tout cela traité avec humour et second degré.


Bienvenue à Dar El Amal pour connaître la suite.


L'entrée est gratuite.